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Objectif d’apprentissage :

Comprendre les conséquences graves que peuvent entrainer les barrières linguistiques sur la santé des francophones vivant en situation minoritaire.

 

Introduction

Les francophones vivant en situation minoritaire font souvent face à des barrières linguistiques dans le cadre des soins de santé. Ces barrières linguistiques engendrent des risques non seulement pour la patiente ou le patient, mais aussi pour le personnel professionnel de la santé et pour les organismes qui offrent des soins ou des services de santé.

« Les barrières linguistiques peuvent avoir un grand impact sur la qualité des soins de santé. Elles peuvent, entre autres, entrainer des erreurs de diagnostic, des erreurs médicales, des délais importants et une médication inadéquate dans les traitements de la douleur. Un des principaux enjeux associés à l’accès aux services de santé et à la qualité du service est la concordance de la langue entre le prestataire de soins et le patient. » (de Moissac, 2016, p. 37)

 

  • Sur l’accès aux soins de santé

    • Retard dans la prise de rendez-vous
    • Processus d’admission plus difficile
    • Accès limité à l’information sur les services de santé

    Sur la qualité des soins

    • Erreurs de diagnostic
    • Erreurs médicales
    • Retards dans l’obtention des services
    • Médication ou traitements inadéquats

    Sur l’accès aux services de santé virtuels

    Les portails des services de santé en ligne tiennent rarement compte de l’offre active de services en français. Même si certaines pages sont disponibles en français, cela ne garantit pas la possibilité de recevoir des services dans cette langue.

    Pour offrir des services équitables centrés sur la patiente ou le patient d’expression française, les technologies de la santé doivent déployer des portails qui tiennent compte de la diversité culturelle et linguistique des clientèles cibles.

    Sur le respect des normes d’éthique

    Une communication claire et efficace avec le personnel soignant est essentielle pour que la personne soignée comprenne toutes les implications, tous les risques et tous les bénéfices d’un traitement proposé.

    Voyez l’impact d’une offre active existante avec le cas de Doris

    Voyez l’impact d’une offre active inexistante avec le cas de Doris

     

    Consulter la fiche thématique : Les barrières linguistiques et leur impact sur la qualité et la sécurité des soins

  • La discordance linguistique

    Le personnel soignant et la patiente ou le patient ne parlent pas la même langue.

    L’insécurité linguistique

    La personne francophone choisit de s’exprimer en anglais par crainte de faire trop d’erreurs en français. Elle risque ainsi d’omettre certains éléments d’information importants concernant sa santé, par manque de vocabulaire précis.

    Les variations du français

    Plusieurs variantes du français coexistent au Canada. D’une région à l’autre, les personnes d’expression française utilisent un vocabulaire différent et des expressions qui leur sont propres et qui reflètent leur culture.

    • « J’ai mal aux reins. » : La personne n’exige pas une dialyse, mais a plutôt besoin de physiothérapie pour soigner un mal de dos.
    • « Mon enfant s’est engotté avec un bonbon. » : Qu’en comprenez-vous, docteur, et qu’allez-vous faire? (En français acadien, le verbe pronominal « s’engotter » fait référence au fait de s’étouffer avec quelque chose, dans ce cas, « Mon enfant s’est étouffé avec un bonbon. »)

    Le bilinguisme apparent

    Les francophones sont souvent bilingues et peuvent travailler ou étudier en anglais, sans toutefois être en mesure d’expliquer les symptômes, les inquiétudes ou les détails liés à une maladie (Timony et coll., 2016).

    Une idée fausse et très dangereuse consiste à croire qu'une personne qui parle un peu anglais n’a pas besoin d’interprétation et n'a pas forcément à traiter avec une personne professionnelle qui parle sa langue. Or, dans ce cas, il peut y avoir un plus grand risque pour la sécurité, parce qu’il y a une illusion de communication (Bowen, 2015).

    Consulter la fiche thématique : L'insécurité linguistique et son impact sur les services de santé en français

  • Jeu-questionnaire

    Rétroaction :

    Les bonnes réponses sont :

    a) Un physiothérapeute explique le programme d’exercice en anglais à une cliente francophone nouvellement arrivée d’Haïti et

    b) Une patiente francophone bilingue décrit ses symptômes au médecin anglophone : I have a pain when I stop sitting for a while.

    Le physiothérapeute aurait pu accompagner ses explications d’un dépliant en français au sujet des exercices ou encore faire la démonstration des exercices. Ceci aurait facilité la compréhension de la part de la cliente francophone.

    Dans le scénario b) la patiente francophone tente d’expliquer en anglais ses symptômes. Toutefois, elle n’arrive pas à s’exprimer clairement. Être bilingue ne veut pas dire qu’on est bilingue dans tous les domaines. On pourrait être en mesure de travailler en anglais dans son domaine, mais ne pas avoir les compétences en anglais pour décrire des symptômes ou de la douleur.

    Rétroaction :

    Les bonnes réponses sont :

    a) Elle m’a donné un rendez-vous chez le médecin, mais je n’ai pas compris la date ou l’heure et

    b) « Take two capsules in the morning, before breakfast and one capsule at bedtime if needed. » Je dois seulement prendre les médicaments si j’en ai besoin.

    Dans le premier scénario, la personne ne se présentera pas à son rendez-vous et hésitera peut-être à en fixer un autre.Ceci retarde son accès aux soins dont elle a besoin.

    Dans le deuxième cas, la personne ne comprend pas bien la posologie. Le traitement proposé n’aura pas les effets positifs escomptés.

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    Découvrir les avantages et inconvénients d’avoir recours à des interprètes